samedi 4 février 2017

Sans jamais en toucher le fond...

Henri Calet
“ J’ai en ma possession deux photos d’amateur remontant à cette période berckoise. Elles sont quelque peu déteintes, comme gommées par le frottement du temps. Sur l’une d’elles, nous formons un groupe sur un bateau de pêche, à marée basse. Je reconnais la petite Jacqueline à son chapeau « Jean Bart ». C’est elle qui, sur une fin d’après-midi d’arrière-saison que nous nous ennuyions, me montra ce qu’il y avait sous sa culotte à festons, entre ses jambes : rien du tout, un vide qui, sur l’instant, ne me fit pas grande impression. J’ignorais que cela dût avoir une telle importance dans la suite et que j’allais, ma vie durant, fouiller, touiller là-dedans, interminablement, sans jamais en toucher le fond. ”

“ « On est venu au monde tout nu, le reste c’est du bénéfice. » ”

“ La vie, en définitive, c’est vite fait et c’est bientôt dit. La vie, un petit mot d’une syllabe, presque un soupir. ”

Henri Calet, Le tout sur le tout, Editions Gallimard.

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