dimanche 26 janvier 2020

Une bibliothèque restée dans son jus... pendant 200 ans...

"Henri Godts a probablement vécu le rêve de tout libraire. En 2017, cet expert en livres anciens est entré dans une bibliothèque retrouvée intacte après 200 ans de sommeil. Une histoire inouïe dont il reste des images captivantes.(...)"

“Incroyable ! La porte de cette bibliothèque a été refermée sans que personne n’y pénètre par la suite pour y prendre un livre.”

Faut-il en rire ou en pleurer ? 😂

Source

samedi 25 janvier 2020

Cette culture qui devait nous apprendre à marcher au pas...


« Tout me répugnait dans cette culture ; son côté pompeux et pompier, son sens de l’honneur et de la dignité, son classicisme poussiéreux que j’ai toujours assimilé au grotesque… Cette culture qui devait nous apprendre à marcher au pas, à chanter en chœur avec les bœufs, à filer doux, à nous mettre au garde-à-vous devant les valeurs consacrées, à admirer le poncifiant et le pontifiant, en marge de toute trace d’humour, de délire, de révolte, de rêve et d’imagination débridée… Assené par des professeurs bornés et ruisselants de conformisme, sentencieux et autoritaires, ce vaste programme en forme de matraque n’a en réalité que des buts bien définis et peu avouable : apprendre aux enfants indisciplinés de nature à devenir des bovidés conçus pour brouter uniquement l’herbe qu’il faut ruminer, à s’intégrer sans problèmes à cette majorité laborieuse et silencieuse qui compose le grand troupeau que l’Etat exploite, trait à fond et tond à plaisir au fil des décennies. Je ne pensais pas exactement à tout cela en subissant l’école et son collier canin. Mais mes craintes de doux enfant qui ne comprenait pas trop ce qu’on voulait de lui contenaient déjà en germe mes haines, mes dégoûts, mes révoltes, mes refus. »

Mémoires provisoires, Jacques Sternberg, cité dans Jacques Sternberg ou l'oeil sauvage, p.24-25, Lionel Marek, Editions L'âge d'homme.

jeudi 23 janvier 2020

mardi 21 janvier 2020

Etre heureux me prenait tout mon temps...


«(…) Sur le quai, deux hommes nettoyaient d’énormes tonnes qui empestaient le soufre et la lie. L’odeur de melon n’est bien sûr pas la seule qu’on respire à Belgrade. Il y en a d’autres, aussi préoccupantes ; odeurs d’huile lourde et de savon noir, odeurs de choux, odeurs de merde. C’était inévitable ; la ville était comme une blessure qui doit couler et puer pour guérir, et son sang robuste paraissait de taille à cicatriser n’importe quoi. Ce qu’elle pouvait déjà donner comptait plus que ce qui lui manquait encore. Si je n’étais pas parvenu à y écrire grand-chose, c’est qu’être heureux me prenait tout mon temps. D’ailleurs, nous ne sommes pas juges du temps perdu. »

Nicolas Bouvier, L'usage du monde, p.46, Editions La Découverte/Poche.💖

dimanche 19 janvier 2020

mardi 7 janvier 2020

A la mesure de notre faible cœur...


«(…) Au chaud dans une grosse veste de feutre, un bonnet de fourrure tiré sur les oreilles, on écoute l’eau bouillir sur le primus à l’abri d’une roue. Adossé contre une colline, on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s’en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe en thés brûlants, en propos rares, en cigarettes, puis l’aube se lève, s’étend, les cailles et les perdrix s’en mêlent… et on s’empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s’étire, on fait quelques pas, pesant moins d’un kilo, et le mot « bonheur » paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui vous arrive.
   Finalement, ce qui constitue l’ossature de l’existence, ce n’est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d’autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l’amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible cœur. »

Nicolas Bouvier, L'usage du monde, p.111-112, Editions La Découverte/Poche.💖

dimanche 5 janvier 2020

Tant qu’on ne s’est pas fait haïr, on n’est sûr de rien...

12 novembre 1961
La Barbiche, mon patron, n’a plus qu’un désir, me voir venir au boulot toute la journée. Il me tourne autour, c’est fou ! On dirait que je lui vole quelque chose ou que je le fais cocu. Je reconnais bien là cette sale mentalité patronale : avoir des esclaves complets, posséder le nègre jusqu’au trognon, lier la chèvre le plus court possible à son piquet, traire la cache jusqu’au sang, peler le mouton. S’ils pouvaient, ils nous feraient coucher au pied des machines. Ils ont déjà réussi à minuter le temps de pipi-caca. Ils finiront par nous mettre des compteurs dans la gueule.

28 novembre 1961
Hier, pendant les délibérations du jury Fémina, un mauvais plaisant a lâché des souris dans la salle où se tenaient ces dames. Des bêtes qui affectionnent les restes, c’était vraiment tout indiqué.
Tant qu’on ne s’est pas fait haïr, on n’est sûr de rien.

13 janvier 1962
Les écrivains libres et les boxeurs ont cela de commun qu’ils prennent des coups de poing sur la gueule pour enrichir leurs managers. Seule différence, et de taille, les écrivains deviennent plus forts en vieillissant.

Roger Rudigoz, A tout prix, journal d'un écrivain, Editions Finitude.💖

jeudi 2 janvier 2020

Une vie si bien taillée...

Nicolas Bouvier & Thierry Vernet

« (…) Pendant mes années d’études, j’avais honnêtement fait de la « culture » en pot, du jardinage intellectuel, des analyses, des gloses et des boutures ; j’avais décortiqué quelques chefs-d’œuvre sans saisir la valeur d’exorcisme des ces modèles, parce que chez nous l’étoffe de la vie est si bien taillée, distribuée, cousue par l’habitude et les institutions que, faute d’espace, l’invention s’y confine en des fonctions décoratives et ne songe plus qu’à faire « plaisant », c’est-à-dire : n’importe quoi. Il en allait différemment ici ; être privé du nécessaire stimule, dans certaines limites, l’appétit de l’essentiel. La vie, encore indigente, n’avait que trop besoin de formes et les artistes – j’inclus dans ce terme tous les paysans qui savent tenir une flûte, ou peinturlurer leur charrette de somptueux entrelacs de couleurs – étaient respectés comme des intercesseurs ou des rebouteux. (…) »

Nicolas Bouvier, L'usage du monde, p.23, Editions La Découverte/Poche.💖

mercredi 1 janvier 2020

Bonne Année / Happy New Year 2020 !!!

Petit Bilan 2019

Une petite liste de lecture pour cette année 2019 mais beaucoup de belles découvertes, des chefs-d'oeuvre (pour moi), de l'excellent, du très bon voire même du bon (ou du mi-figue, mi-raisin) en général... et un seul bof! et une seule relecture.
Enormément de nouveaux écrivains pour moi... sauf Meckert, Bernard, Dovlatov,  Bernhard, Barbéri, Cossery, Fante, Thoreau, Bouvier.


Du Chef-d'oeuvre absolu
(et pourtant, je n'aime ni les voyages ni les récits de voyage! et j'avais détesté son carnet du Japon)
Je n'ai jamais autant souligné de passages remarquables 

De l'excellent ou alors à la limite du chef-d'oeuvre (bref! j'ai kiffé ma race!)








De l'excellent (j'ai kiffé aussi!)



Un écriture vraiment à l'os...

des longueurs... (Une sorte de "Mort à Crédit")


Désopilant sur Sarcelles!?

Une relecture bienvenue!

Du très bon





Du bon (mais mi-figue, mi-raisin)

Un bon début mais la fin...

Des longueurs... des longueurs...

Une fin décevante...

Du bon mais léger



Un bon début à la Dan Fante mais après...

Du Hors-Catégorie (car non-roman/récit) mais à lire!


Découvert grâce à Knulp
Il aurait dû lire Cioran


Une découverte !!! même ma mère a aimé!?

THE Bof!

Bon début mais après j'ai rien compris...