mardi 28 février 2017

Dans le pif...

Meudon Le Jeudi 25 juin 1953,

« Non J.J. Je ne vadrouille pas, et je ne vais jamais à Paris. Je ne vais que tous les soirs aux « commissions » - c’est un supplice, remonter de Billancourt, les patates, les carottes, la viande des bêtes, 2 Kil en remontée c’est dur, à 60 ans le battant en veut plus. Je réfléchis que je suis le seul de tous les potes et ennemis connus, après tant d’avatars, à m’appuyer ce rabiot d’épreuve. Ils s’arrangent tous en pleurnichant pour ne rien foutre – même les plus miteux, soi-disant. Tu me diras parce que tu es toujours astucieux : tu as en hauteur fraîcheur et somptueuse verdure. Non, j’ai les cheminées Renault dans le pif, dont l’usine des caoutchoucs. […]»

Louis-Ferdinand Céline, Lettres à Albert Paraz, 1947-1957, Nouvelle édition, p.441, ©Gallimard 2009.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire