mardi 21 février 2017

Jules Renard - Journal (1887-1910)

Jules Renard et sa femme en 1908 
Photo de Sacha Guitry 
“ Toute femme contient une belle-mère. ”

“ Papa a maintenant de ces réponses :
 - Votre baromètre est-il à la pluie, M. Renard ?
 - A la pluie ? Oh ! non, il n'est pas à la pluie ! Au contraire, il est dans la cuisine, bien au sec. ”

“- Qu'est-ce qu'il fait donc, Jules ?
 - Il travaille.
 - Oui, il travaille. A quoi donc ?
 - Je vous l'ai dit : à son livre.
 - Faut donc si longtemps que ça, pour copier un livre ?
 - Il ne le copie pas : il l'invente.
 - Il l'invente ! Alors, c'est donc pas vrai, ce qu'on met dans les livres ?”

“[…] quiconque lit trop ne retient rien. Choisis ton homme. Relis, relis-le pour te l'assimiler, le digérer. Comprendre, c'est égaler. Être l'égal de Taine, par exemple, c'est déjà joli. ”

“ Le sommeil est la halle aux souvenirs. Il favorise leur retour. Il est leur lieu de rendez-vous. ”

“ Femme pareille à une cheminée. Il est temps de lever ta robe : le feu doit être pris. ”

“  Il y a des gens qui donnent un conseil comme on donne un coup de poing. On en saigne un peu, et on riposte en ne le suivant pas. ”

“[…] et nous entendions avec douleur sonner entre ses doigts les baisers des républiques d'argent entrechoquées avec bruit. ”

“ Les romanciers parlent souvent de l'odeur de la femme habillée qu'on approche d'un peu près. Il faudrait s'entendre : ou la femme se sert de parfums, et ce n'est pas elle qui fleure, ou cette odeur provient des aisselles et du bas-ventre, et alors c'est qu'elle ne se lave pas. La femme saine et propre ne sent rien, heureusement ! ”

“ On entre dans un livre comme dans un wagon, avec des coups d'oeil en arrière, des hésitations, l'ennui de changer de lieu et d'idées. Quel sera le voyage ? Quel sera ce livre ? ”

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