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Je m'en veux un peu de ce petit mouvement de sympathie que j'ai eu toute la journée pour les barricadeurs. Je discute en moi-même, je me gronde. Rien à faire, quand l'Etat a des ennuis je suis content. Il tombe. Encore plus content. Il tient la rampe. Chagriné. Ce qui me plaisait le plus dans la République parlementaire, c'étaient les crises ministérielles.
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L'Etat, qu'est-ce que c'est l'Etat ? Des gens qui sont là-haut, là-bas, très loin, qui parlent de choses qui nous échappent, qui vivent de nos sous, qui nous appellent toujours pour des corvées, qui nous payent de grands mots auxquels on ne comprend rien. Je ne vois vraiment pas pourquoi on se ferait de la bile parce que l'Etat a des ennuis.
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Roger Rudigoz, Saute le temps, journal d'un écrivain 1960-1961, Editions Finitude.
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