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dimanche 24 février 2019

Un très bon début d'année 2019... #1

Pour faire mentir K. qui pense que je finis très peu mes lectures... :D

Testé et Approuvé !


Il s'est planté sur le marché de Tel-Aviv, un panneau autour du cou : À vendre - Piotrus - vêtements compris Mme Zinn n'a pas hésité longtemps : malgré son triste état, l'homme fera parfaitement l'affaire. Il aura la tâche de s'enfermer dans les toilettes tout le jour pour empêcher ses locataires d'y entrer et les pousser ainsi vers la sortie. Un volume d'encyclopédie suffira à l'occuper. Que faut-il avoir subi, qu'attend-on de la vie et de soi-même pour accepter ainsi de lier son sort à celui d'un trône interdit aux voisins? La jeune Batia qui, de temps à autre, vient le tirer de son néant et l'ensorceler le sauvera-t-elle de sa tentation du gouffre? Tragi-comédie sans pareille imaginée par un Polonais, héritier de Schulz et Gombrowicz, réfugié en Israël, farce philosophique composée dans un style syncopé, Piotrus est un roman inoubliable, météorite noire et brûlante qui classe son auteur inconnu dans la caste maudite des visionnaires de son siècle. 


Un roman très court, grotesque, absurde, loufoque, politiquement incorrect, mais avec un humour noir grinçant, provocant jusqu'au sordide, dans un style au scalpel... La deuxième partie, plus «classique», m'a moins passionné.
Extrait 1
Extrait 2


Cookie Mueller est née en 1949, à Baltimore, dans une famille de la classe moyenne américaine. Après un détour par le San Francisco hippie, elle devient une des actrices fétiches du réalisateur John Waters dont l’univers décalé colle parfaitement au sien. Elle est une figure incontournable de l’underground new-yorkais des années 70 et 80. Actrice, écrivain, danseuse, critique d’art, c’est une touche-à-tout de génie qui est de toutes les fêtes. Elle meurt du SIDA en 1989.
Devant l’objectif des plus grands photographes, des plus grands cinéastes, elle excellait à être simplement Cookie. L’inoubliable, la touchante Cookie Mueller, égérie de l’avant-garde new-yorkaise des années 70 et 80. Lors de soirées devenues mémorables, elle exerçait ses fabuleux talents de conteuse. Tous se délectaient de ses aventures extraordinaires, de ses souvenirs de l’époque où elle était la bad girl du lycée jusqu’à ses anecdotes de tournage avec John Waters, en passant par les épisodes sa vie californienne, lorsqu’elle côtoyait Janis Joplin ou un certain Jim Morrison. Et quand un jour, elle s’est enfin décidée à mettre tout ça par écrit, on s’est aperçu qu’un écrivain était né. Quel style, quel naturel, quelle verve, quelle fantaisie ! Lire Cookie Mueller aujourd’hui, c’est retrouver l’insouciance, goûter la liberté, tâter de la sauvagerie, risquer la tendresse. Elle écrit « cash », comme elle a vécu. On aurait tant aimé la connaître.

Une vraie découverte ! Cookie Mueller nous conte quelques épisodes de sa vie dans l’Amérique Underground, des années 70 et 80… Passionnant, dans une style direct, vif, road-moviesque, c’est souvent déjanté, rocambolesque, un peu trash par moment mais pertinent.
Elle a surtout un vrai regard intelligent sur le monde qui l’entoure et un style toujours bourré d’humour, d'ironie… même pour narrer des anecdotes borderlines ; la drogue et une rencontre ratée avec Charles Manson, un enlèvement, une tentative de viol, un viol, un accouchement apocalyptique (mais hilarant), un film avec John Waters, une enfance douloureuse…
Bref, en 160 pages, vous avez :  "Des conseils de coiffure et des recommandations de maquillage, quelques techniques d'auto-stop, plusieurs tactiques astucieuses pour échapper à un viol, une critique de l'accouchement sans douleur, une réflexion sur l'investissement des acteurs dans le cinéma à petit budget, le récit d'un incendie et celui d'un sauvetage en mer, un guide de voyage en Italie, des trucs et astuces pour l'apprentissage du go-go dancing, une méthode de conversation avec un serial-killer, un inventaire des bons réflexes en cas d'overdose, la marche à suivre pour apitoyer un douanier, un ABC d'escalade des murs de Berlin-Ouest, et la plus déchirante des lettres d'adieu".
C’est tellement  une conteuse géniale, tellement un réel plaisir de lecture, que j’en aurais bien lu le double !
Mais, heureusement, je viens de découvrir que les éditions Finitude vont très bientôt sortir une nouvelle fournée : « Comme une version arty de la réunion de couture ».
Pour public averti.
On étaient prêtes à manger de la merde, à prendre feu, à baiser des poules, mais on ne nous ferait pas montrer nos chattes en gros plan. Fallait bien qu'une ligne soit tracée quelque part.
"Moi, je dois montrer ma bite, a dit David.
- Mais il y aura un cou de dinde noué autour, répliqua Mink, ça ne compte pas.
- Elizabeth va montrer ses nichons et sa bite, David. De quoi tu te plains ?" est intervenu Divine, ce qui nous a tous mis d'accord.


Ce livre n'est pas un roman. Ici, nulle place pour l'imagination. La zone d'une grande ville, des baraques, le terrain vague, les cris, les coups, la crasse, l'alcool, la sexualité, la brutalité et l'ignorance, la perversité, les jeux cruels des enfants désœuvrés, tout est vrai. Vrai, aussi, le personnage du maître d'école, cherchant à leur donner le goût et l'ambition de la dignité humaine. "Je n'ignore point, dit l'auteur, que ces pages n'ont de valeur qu'en vertu de l'émotion qui, si toutefois j'y réussis, doit sourdre de cette succession de scènes, de faits, tous réels que j'ai dépeints." Salué comme une révélation en 1952, Requiem des innocents est le premier livre de Louis Calaferte. Il garde aujourd'hui toute sa virulence et demeure un des grands cris de révolte contre la misère et l'injustice du monde moderne.

Un choc ! Une sorte de « Mort à crédit » anorexique (200 pages au lieu de 600) mais en plus dur, plus cruel, plus troublant, plus choquant, plus cru… (Avec cette scène de quasi viol/dépucelage dans un dépotoir). Même si, comme pour « Mort à crédit », il est permis de douter de la véracité autobiographique du récit. Un vrai écrivain « célinien », avec ce même goût de l’aphorisme, du bon mot, de la petite phrase…
Pour public doublement averti.

"La boisson c'est l'hostie du pauvre."

"On ne lisait pas chez nous. Ni les revues ni les journaux. On avait assez à faire de vivre. Ça nous prenait tout notre temps."

"Mon frère Lucien fit mieux : il ne céda pas au fil de laiton destiné à le tuer dans l'oeuf. Il se contenta de naître idiot."

"Pas savoir parler, c'est la fin de tout."

à suivre...