"Il y avait là Hirsch en conversation sur des histoires de pédérastie. Il racontait notamment qu'un jour il avait entendu Oscar Wilde dire de très belles choses sur l'amour des hommes entre eux, évoquant la Grèce, disant de très belles choses enfin, à en croire Hirsch. Le soir, Hirsch avec un ami passe boulevard Saint-Germain et qui voit-il, à la terrasse d'un café : Wilde assis et tenant par la taille un caporal d'infanterie de marine. « Nous avons été scandalisés », ajoute Hirsch. La niaiserie de ce mot m'a agacé. « Qu'est-ce que vous trouvez là de scandaleux, lui ai-je demandé. Qu'est-ce que vous pouvez trouver de scandaleux à ce qu'un homme couche avec un autre homme. Dites que cela est répugnant, dégoûtant, si vous voulez. Scandaleux ! Tout est possible dans les affaires sexuelles. Je n'ai certes aucun goût pour la pédérastie masculine, mais quant à trouver cela scandaleux, non. Songez qu'il y a des femmes qui trouvent scandaleux qu'on puisse faire une certaine caresse à un homme, qu'il y a des gens qui trouvent scandaleux qu'on puisse faire minette à une femme, qu'il y a des femmes qui se trouveraient presque déshonorées si elles touchaient la verge de leur mari ou la regardaient. Tout cela est de la morale la plus bête. Il n'y a rien dans tout cela de scandaleux. Les gens prennent leur plaisir d'une façon, les autres d'une autre. Dites que vous ne partagez pas ces goûts, voilà tout. Scandaleux ! Il n’y a jamais rien de scandaleux dans ce domaine, pas plus que dans un aucun autre, je crois bien."
Paul Léautaud, Journal littéraire, Mercure de France.
Rien d'étonnant, ni de scandaleux pour quelqu'un qui pratiquait l'urophilie...
Paul Léautaud, Journal littéraire, Mercure de France.
Rien d'étonnant, ni de scandaleux pour quelqu'un qui pratiquait l'urophilie...
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