samedi 11 mars 2017

Quand il nous reste tant d’êtres à décevoir...

Emil Cioran
“ Je ne vis que parce qu’il est en mon pouvoir de mourir quand bon me semblera : sans l’idée du suicide, je me serais tué depuis toujours. ”

“ On cesse d’être jeune au moment où l’on ne choisit plus ses ennemis, où l’on se contente de ceux qu’on a sous la main. ”

“ Voulez-vous multiplier les déséquilibrés, aggraver les troubles mentaux, construire des maisons d’aliénés dans tous les coins de la ville ? Interdisez le juron. Vous comprendrez alors ses vertus libératrices, sa fonction thérapeutique, la supériorité de sa méthode sur celle de la psychanalyse, des gymnastiques orientales ou de l’Église, vous comprendrez surtout que c’est grâce à ses merveilles, à son assistance de chaque instant que la plupart de nous doivent de n’être ni criminels ni fous. ”

“ J’ai perdu au contact des hommes toute la fraîcheur de mes névroses. ”

“ De toutes les calomnies la pire est celle qui vise notre paresse, qui en conteste l’authenticité. ”

“ Le désir de mourir fut mon seul et unique souci ; je lui ai tout sacrifié, même la mort. ”

“ Pourquoi nous retirer et abandonner la partie, quand il nous reste tant d’êtres à décevoir ? ”

Emil Cioran, Syllogismes de l'amertume, Folio, 1952.

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