ꉺ * The Binary Coffee * ꉺ
[La fonction du livre est] de nous secouer et de nous éveiller, et de nous coller de force la face contre la réalité de l’homme et la réalité du monde. Hyvernaud.
Si j'étais riche, je sais bien ce que je ferais : j'achèterais la fôret de Compiègne, je ferais bâtir un mur autour, et alors je pourrais enfin pisser tranquille. Rudigoz.
On devrait prendre l’habitude de promener les nouveau-nés dans les allées des cimetières pour les habituer très tôt à leur véritable avenir. Sternberg.
vendredi 14 janvier 2022
Bilan anémique 2021
lundi 10 mai 2021
jeudi 31 décembre 2020
Petit Bilan 2020 (ou bilan de merde pour une année de merde)
Un bilan anémique dû en grande partie je pense au Covid-19 (un bouc-émissaire de choix), aux confinements, à mon passage sur Twitter, à mon licenciement (après quasi 20 ans) et à une certaine lassitude… Pourtant pendant le premier confinement j’avais réussi à installer un certain rythme de croisière pour mes lectures. Et confinement et licenciement laissent beaucoup de temps pour lire en théorie… mais quand le goût n’y est pas…
D’autant plus que j’avais fait du stock de classiques et autres pendant Juillet en prévision d’un futur re-confinement. J’ai essayé en novembre de lire des petits livres et de finir certains volumes pour gonfler artificiellement ce bilan mais ce n’est tout de même pas fameux...
Je devrais plutôt faire un bilan séries/films… :D même si je ne me souviens déjà plus de ce que j’ai regardé. Si vous voyez le personnage du Duc dans “The Big Lebowski” ; c’est moi! C’est vrai qu’après plus de xx années à bosser ça fait du bien de glander… On a plus de temps à consacrer aux petits riens de la vie de tous les jours… (lire Pierre Autin-Grenier, notre Brautigan national, aussi pour ça, contre la morosité c'est excellent)
Mais attention je ne me sens pas dépressif pour deux sous, j’essaye juste de retrouver cette étincelle de vitalité pour me remettre sérieusement à mes lectures !...
Et une bonne nouvelle ; pas d’abandon ni de “merde” cette année! (en même temps j’ai tellement peu lu) Que du bon, du très bon voire de l’excellent! Et quelques sacrées pépites!
Gustave Flaubert
Samuel Beckett
Jonathan Swift
Tchinghiz Aïtmatov
Pierre Autin-Grenier
Frederick Exley
Du fort sympathique...
Comme une version Arty de la réunion de couture / Cookie Mueller (j’ai préféré l’autre livre)
Le karaté est un état d'esprit / Harry Crews (du Crews qui fait du Crews)
L'aventure Intérieure, Entretiens Avec Jean-Pierre Pauty / Louis Calaferte
Romain Gary / Ode à l'homme qui fut la France (de Gaulle & Gary sont dans un bateau)
Richard Brautigan / Willard et ses trophées de bowling (le cul vu par Brautigan)
Du bon...
Siddhartha / Hermann Hesse
Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d'être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public / Jonathan Swift
Une excellente biographie “bibliographique” bourrative et une étude de textes du père par le fils...
Jacques Sternberg ou l'oeil sauvage / Lionel Marek 💖
Pour finir mon gros volume Boudard, du très bon... 💖💖
Mourir d'enfance / Alphonse Boudard (jolie texte nostalgique mélancolique sur l'enfance)
La Fermeture / Alphonse Boudard (très documenté mais un peu long)
Une véritable histoire d’amour... (et pas gnangnan!)
Djamilia / Tchinghiz Aïtmatov 💖
Des découvertes excellentes... 💖💖
Friterie-Bar Bruneti / Pierre Autin-Grenier
Cocaïne / Pitigrilli
Le Dernier Stade de la soif / Frederick Exley
Top! Un dépucelage tardif avec la Bovary (une véritable tête à claques)… Ironiquement plus subtil qu’un Octave Mirbeau...
Madame Bovary / Gustave Flaubert 💖💖💖
Bonnes Nouvelles!
Goethe se mheurt / Thomas Bernhard
Tout en ironie chez les bourges...
Le croquant indiscret / Henri Calet 💖
Top! Enfin terminé! Chef-d'œuvre! (et il se permet de l’humour le salaud)
L'Archipel du Goulag, version abrégée / Alexandre Soljénitsyne 💖💖💖💖
Toujours très beau Gazdanov... Peut-être le plus "proustien" des écrivains russes...
Cygnes Noirs / Gaïto Gazdanov 💖
Histoires de la famille déjantée Dovlatov! génial! Une "saga moscovite" en 140 pages! (et où le titre a un vrai sens surprenant)
Le colonel dit que je t'aime / Sergueï Dovlatov 💖
Enfin terminé! Pourtant une lecture inépuisable... (j'en veux encore!)
Journal (version abrégée, Folio) / Paul Léautaud 💖💖💖
Top! Ma première pièce de théâtre lue... Une claque! Et j'ai presque tout compris et bien ri... ;) Mais il n'est jamais à l'heure ce GODot!
En attendant Godot / Samuel Beckett 💖💖💖🙏
vendredi 2 octobre 2020
jeudi 1 octobre 2020
Derniers inventaires connus... Alphonse Boudard
Tonton Alphonse |
“Nul n’est imparfait du subjonctif.”
« Berthe Pohernec, ça c’était une nature... une gaillarde du Finistère... du granit de la Baie des Trépassés... la Pointe du Raz... née native, si je me souviens exact, des environs de Plouhinec... en pleine lande bretonne, parmi les genêts, les fougères... mais alors au siècle dernier, encore sous Napoléon III... Dire que les us et coutumes étaient alors laxistes... libérales super-relaxes... l’orgasme à la portée de toutes les bourses... toutes les braguettes, seraient l’abus de langage énorme ! Les nigousses, ils vivaient en ce temps-là de pommes de terre, de soupe à même la table, avec des curetons féroces qui les tenaient en tutelle. Ils portaient encore la dîme à leur recteur... les meilleurs morceaux de leur cochon, le cidre doux, les galettes ! L'ecclésiastique, ça risquait pas qu’il aille déconner en public, se promener en bermuda à fleurs exotiques, gratter de la guitare... super cool et décontract. Il restait sérieux, attentif dans sa soutane, dans son confessionnal. Il guettait les petits péchés des pauvres... au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, avec un crucifix vengeur. La mère Pohernec, elle reviendrait à la messe aujourd’hui à l’improviste, elle en claquerait une deuxième fois à la vue de ces curés mi-pédoques mi-clochards qui se dandinent pendant l’office... tortillent des noix... » Les combattants du petit bonheur.
« J'aime sa jubilation salopiote. Elle se devine bien à travers son œuvre, comme se sent bien sa détresse à tout jamais rengainée et comme se sent son âme derrière le rideau de son cynisme goguenard. On n'écrit pas “La Cerise” et “L'Hôpital” sans posséder un cœur “qui vous mange la poitrine”, comme disait ma mère. Alphonse sait tout de l'homme et le dit en se délectant ; précisant le trait de ses notations acérées ; oublieux de toute charité ; père Fouettard sans illusions qui rosse pour punir ses contemporains de leur sottise tout en sachant qu'ils ne s'amenderont jamais. » Frédéric Dard.
Paraz et Céline, les deux mamelles de Boudard ! |
« On s’en lasse pas de la glose à pépère, il a la poésie du prose chevillée au calbar, le gars Fonfonce, la plume méchamment fessière. C’est l’épistémologue de l’encaldosse; séculière, à la hussarde ou crapuleuse. » Fils à Papa du blog “4269 Carinæ”.
« Tenez, je vous entends d’avance ! Les voix, le chœur indigné… les pères de famille, les militaires, les bonnes d’enfants, les pieds-bots, les idéalistes du progrès, les poètes, les grammairiens, les justiciers réformistes, les angoissés de l’atome, les petites filles modèles, les dames patronnesses, les bonapartistes, les bègues, les anciens combattants… Tous ! le Barreau, l’ordre de Malte et l’Académie de l’humour !… Salaud ! scatologue ! fainéant ! pervers ! infect corrupteur ! Vous vous complaisez dans l’emphase merdeuse, dans le crime, la sanie, les égouts ! Vous en êtes un autre ! Sans patrie, sans foi, sans jeunesse, sans âme ! Votre lourde insistance dans les chiottes relève de la psychanalyse. Stade anal ! Vos cloportes-personnages répugnent à l’honnête homme, lui soulèvent le cœur. Vous vous vautrez dans le sordide. Les putains du Sébasto elles-mêmes vous dégueulent ! Vous déshonorez la langue française avec vos barbarismes, solécismes… vos ellipses glandilleuses. Vous la traînez dans la fiente, pénible coprophage… » La Cerise.
« Et puis, il y a l'argot, cette poésie infinie. L'argot qui n'est pas la langue des malfrats, mais celle des anges de la rue. J'ai dit que Boudard écrivait en vers, des vers dont les rimes sont en argot. Comme celui-ci est souple sous sa plume ! Toujours aisé, jamais « voulu » ou gratuit. C'est son dialecte naturel, son patois d'origine. Dans La Méthode à Mimile, il condescend à le traduire pour les caves ; mais seulement afin de s'amuser. Il sait bien qu'ils ne le comprendront jamais ; qu'il restera éternellement hermétique pour eux, qu'il leur est impossible d'en goûter la saveur, le pittoresque, l'enchanteresse émotion, les sonorités, le rythme, ni la drôlerie. » Frédéric Dard.
« Je la borgnottais en chanfrein, en lousdoc, cette plantureuse... malgré tout, je me la serais bien égoïnée. Son artiste, il me paraissait si frêle, si transparent, qu'il devait pas, je me supposais, lui donner des secousses sismiques. Je m'aiguisais le chibre imaginatif... comment, que je lui aurais bourré, moi, son gros cul... en levrette... mon gourdin d'élite en batterie ! »
« L’argot, ce sel de la langue, se crée, s’apprend, se rode dans les taules. Sans lui le français tourne chochotte, se sclérose, meurt à l’anglaise. J’ai comme une frontière linguistique… certes je peux m’exprimer, quand il le faut, en français presque académique, mais je ne comprends vraiment, je ne pense qu’en argot. » L'Hôpital.
« …mais dans l’ensemble elle se tenait de la fesse et du téton. Beau raconter ceci cela que le pognon ne fait rien à l’affaire, il lui avait tout de même permis de tenir la rampe avec le sport, les soins esthétiques… genre lifting… les onguents magiques… et surtout, mais cela elle n’en avait pas conscience, parce qu’elle n’avait jamais été soumise aux lois du Dieu Travail. Se décaniller du lit aux aurores… se faire coincer dans le métro entre les voyageurs repoussant de la gueule et des arpions… l’atelier qui bourdonne comme une ruche bien sûr… la cadence à tenir… la cantine où l’on se fabrique plutôt de la mauvaise graisse que la silhouette haricot vert de M’sieur Dior. Pour s’extirper de la mouscaille prolétarienne, lorsqu’on est belle môme, on peut éventuellement se mettre le cul en position de tirelire… D’ici que ça devienne un coffre-fort faut tout de même en écosser sérieux… » Chère Visiteuse.
« Imaginez donc la scène, le panier sur la table basse du salon. Ces demoiselles qui n’en reviennent pas du cadeau. Une nuit de Noël… un bébé. Elles se penchent.— Qu’il est beau ! dit Marthe la blonde, la joufflue de partout… encore en tenue de travail à poil sous un peignoir transparent.— C’est le petit Jésus, murmure Lucie qui garde au coeur de bons sentiments chrétiens malgré les péchés qu’elle accumule chaque jour…D’ailleurs elle avait l’intention d’aller à la grande-messe de onze heures à Notre-Dame. Elle s’est acheté un joli chapeau pour la circonstance.Le petit Jésus au bobinard, ça laisse tout de même ahurie Madame Louisa. Elle a eu un peu de religion dans la jeunesse, elle respecte les choses sacrées. Lorsque parmi ses chalands elle repère un ecclésiastique, elle le fait soigner tout particulier… qu’on le suce avec un peu de respect, c’est bien le moindre.Rachel est juive comme son prénom l’indique, elle a aussi un peu de religion dans la tête mais ce n’est pas tout à fait la même, n’empêche que ce bébé l’émeut… les larmes lui coulent.— Pauvre gosse ! Qu’est-ce qu’on va en faire ?La grande question… » Les trois mamans du petit Jésus.
“Le cimetière, on a beau dire, ça vous règle parfois les questions sociales épineuses.”
« C’est aussi, je n’oublie pas, la prison, des gueules. Des tas de gueules qui sont rassemblées là en vrac comme dans l’antichambre de l’enfer. Des tronches de malédiction qui viennent de la nuit des temps! Qu’on ne croyait plus que c’était possible, en plein XXe siècle, aux abords de la ville lumière! On s’écarquille… Du cauchemar moyenâgeux! Du coquillard! Du Bosch! De la gargouille! De l’idole asiate! Gueules rasées au couteau de cuisine, gueules de sournois, d’assassins blêmes, d’étrangleurs à la petite semaine. Gueules en lame de scie, en lame de couteau, gueules en lambeaux de quatres coins du monde. Gueules sans yeux, sans dents, sans patrie! Gueules d’ivrognes privés de picton, de tueurs aux aguets, de traqués, de torturés, triturés par le remords d’avoir loupé la rentière! Gueules de bourreaux d’enfants! Gueule hilare du récidiviste incorrigible satisfait, gueule de souteneur sur cravate en soie, gueules de vagabonds, de mendigots, ahuris! De fourgues au regard palpeur… Gueules des causes perdues, des entreprises avortées. Faces couturées, tatouées, ratées, ridées, tordues de douleur ou de haine et figées une bonne fois pour toutes dans un rictus atroce! Et ça se bouscule en dentelles, ces tronches à vous couper la chique… Les idiots, les schizophrènes, les pauvres mecs, les petits malins en pointillé, les felouzes vindicatifs, les gitons sectateurs de la grande pissotière divine, les escrocs superbes qui continueront jusqu’au bout de jouer au producteur de cinéma. Les héros de la une pour trois jours, ceux qui ont violé la petite de la concierge, et le cocu pas magnifique qui a mal pris les choses. Ça défile, ça repasse, ça s’agglutine, se colle à la mémoire, reste gravé à l’acide fientique dans votre ciboulot. Ça vous remonte comme un renvoi d’hareng au moment le plus inopportun, alors qu’on se figure, doux naïf, que ça pouvait s’effacer, quand la beauté des folles amours va retirer son dernier voile. La vie est dégueulasse pour toujours. Plus possible de croire aux bontés-beautés qui bercent les heureux caves, aux mots magiques, au babillage des innocents. On est vacciné contre l’illusionnite. De ce côté-là on ne risque pas de crever. Le seul. » La Cerise.
« En cabane, on peut se dire que si les matons sont rébarbatifs adjudantesques, viceloques à vous surprendre en défaut, qu’on expie comme ça nos forfaits, que ça fait partie du châtiment, qu’on avait qu’à ne pas y aller… mais à l’hosto, ça s’explique plus du tout, c’est l’injustice féroce absolue. On a juste le tort d’être pauvre et d’être malade. On subit, bien forcé… souvent on nous la profère la raison “Si vous n’êtes pas content… n’avez qu’à aller en clinique…!” » L'Hôpital.
« Beaucoup de gens ignorent que la cerise c'est la guigne, la poisse, la malchance. Une vieille pote à moi, ma chère compagne, mon amoureuse folle que je retrouve à tous les coins de rue de mon parcours. Si elle me colle au train, la salope! me saoule, m'ahurit! Toujours là, fidèle à tous les rendez-vous! Fidèle comme un chien, fidèle comme la mort. J'ai beau faire, toucher du bois, me signer, éviter l'échelle par en dessous, j'arrive pas à l'exorciser. Elle me sourit en code pénal, me roule des patins aux bacilles, me fait des caresses au bistouri, m'envoie pour ma fête des bouquets de flicailles, d'huissiers, des billets doux papier bleu. Même aux brêmes j'ai rarement beau schpile, j'ose plus les toucher, je m'écarte des tripots. Rien à chiquer, je suis vu, je suis pris. C'est ça la Cerise, l'existence entre chien et loup, entre deux douleurs, entre deux gendarmes. » La Cerise.
« L’hosto, quand on y a séjourné longtemps et qu’on a failli y clamser, on y reste toujours un peu. Il vous fascine, vous obsède… on se dit qu’on y reviendra un jour ou l’autre. Il est l’image de notre mort… J’en ai tant vu des mecs dévisser là-dedans… jeunes, vieux, ivrognes ou sobres, j’arrive plus à oublier. Je voudrais, je m’efforce, et puis ça m’alpague au tournant d’une rue. J’aperçois le portail, une grille… ça me file les jetons. Comme la taule, tous les lieux de vacherie… J’ai un itinéraire parisien comme ça, d’hôpitaux, de commissariats, de hauts murs. » L'Hôpital.
« La prison c’est d’abord une odeur. Quelque chose d’invraisemblable pour les olfactifs délicats. Un mélange: rat crevé, pisse de chat, moisissure, merdes diverses, pieds douteux, gaz d’éclairage en fuite, mégots froids et puis la soupe au choux surie quotidienne. Pour lier l’ensemble, le crésyl désinfectant de l’Administration. Il vous traque, ce parfum indéfinissable, Soir de Santé, Brise des Rungis. Faut se débarrasser vite de ses fringues pour le chasser, une fois qu’on a enfin en fouille le petit bulletin de sortie. Le moindre relent d’une senteur pareille vous attire les cloches tapeuses et la flicaille, fait dégueuler les passagers sur la plate-forme de l’autobus. Pendant des mois, des années, il faut se la respirer le doux parfum. On n’arrive jamais à s’y habituer. On ouvre la fenêtre, on passe le nez entre les barreaux, on aspire profondément. La liberté est à vingt mètres. Elle se marre, la garce, avec ses belles mômes, ses autos étincelantes, son bon purin dans nos compagnes et ses dix mille piafs gazouilleurs. On regarde les nuages qui s’étirent, le soleil qui descend lentement au-delà de l’Hay-Les-Roses, derrière les grandes bâtisses bêtes à bouffer de l’humain en famille nombreuses. On prend une lampée d’avenir et après, il faut bien s’arracher, se remettre à tourner comme la panthère noire au Zoo, se replonger dans le caca du châtiment. » La Cerise.
« Chaque jour je lichaillais un peu plus sans bien m’en rendre compte… Pas recommandé sous antibiotiques mais, après tout, j’avais peut-être besoin de rompre ma solitude cette saison-là, de me requinquer un peu à la chaleur de mes compagnons d’infortune. J’ai subi, j’ai succombé à toutes les tentations possibles, ça m’oblige à jamais juger tranchant. Sur cet alcoolisme en sanatorium, on peut dire bien des choses, de très vraies, très pertinentes… que c’est une plaie, le désastre des désastres, mais par moments, certaines périodes où tout est au noir, qu’on marine dans la chtourbe poisseuse, l’ambiance aidant, on ne peut que se réconforter au jinjin. » L'Hôpital.
« Faut qu'on le capte bien, le grand, qu'on s'imprègne à fond de lui, qu'on pige son beau talent, qu'on verse une larmouille sur ses tribulations cacateuses, et puis, tu comprends : qu'on ait envie de le choper par le cou pour l'accolade de la tendresse, histoire de bien se sentir un homme auprès de cet homme-là. » Frédéric Dard.
Adieu Fonfonse! |